DU VENT DANS MES MOLLETS - Raphaëlle Moussafir
Rachel a neuf ans, une institutrice humiliante, des parents vaches et
une copine garce. A neuf ans, on est puni quand on donne son avis. On
peste quand les parents gloussent. On glousse quand les parents
pestent. On découvre aussi de nouvelles sensations bizarres... Cette
grande petite fille dissèque son monde avec un regard drôle et acerbe
dont la maturité étonne, amuse et choque. De fous rires en conflits,
elle explore l'impitoyable monde de l'enfance, celui des irrépressibles
balbutiements sexuels, des mesquineries blessantes et des premiers
clivages politiques. Un monde qui mène, parfois trop vite, vers celui
des adultes... Le parler enfantin, la justesse du ton et la naïveté
décapante de ce roman évoquent à la fois Le Petit Nicolas et Zazie dans
le métro. Une performance !
MON AVIS :
Rachel
dort toute habillée avec son cartable et ses affaires de gym. Elle a
des mauvaises notes et mal à la tête depuis une semaine.
Sa maman est inquiète de son comportement : elle lui propose d'aller voir Madame Trebla, "une
dame qui parle avec les enfants et qui après quelques dessins, arrive à
les convaincre de se mettre en pyjama le soir, d'enlever leur cartable
et leurs chaussures avant de se coucher à l'intérieur de leurs
couvertures".
Au fil de dix séances de psychothérapie, Rachel va dévoiler ses tourments, ses secrets, ses questionnements d'enfant en route vers l'adolescence. Parce que Rachel a remarqué que "quand on est triste ou qu'il y a une mauvaise nouvelle, la vie autour ne change pas". "Comme le jour où mamie est morte, j'étais dehors, et il y avait du vent, et quand on m'a dit que mamie était morte, il a quand même continué à y avoir du vent dans mes mollets".
*****
Ce petit ouvrage se lit très rapidement, très facilement. L'écriture est fluide. Ce sujet grave est traité avec humour et délicatesse. Cette enfant de neuf ans tient le cahier de ses séances de thérapie avec la plume de Raphaëlle Moussafir à laquelle elle prête des mots enfantins, mais pas simplistes. Parce que la vie n'est pas futile pour les petits. Les questions qu'ils se posent sont graves, très souvent angoissantes, profondes et nobles.
Dix
brèves séances pour regarder la vie avec clairvoyance et lucidité, pour
traiter de sujets sérieux comme l'amour, la mort, le rapport aux
adultes (les parents, les enseignants), l'amitié, la sexualité
naissante... même la politique (je vous conseille ce savoureux débat
entre Hortense et Rachel, à propos de la Droite et de la Gauche - avec
majuscules, s'il vous plaît ! -).
L'AVIS DE .......