RIEN - Janne Teller
Le jour de la rentrée, Pierre Anthon, élève de 4e, annonce qu'il a compris que la vie n'a pas de sens, " parce que tout commence pour finir ", et il quitte l'école pour se percher dans un prunier. Les jours passent et ses copains de classe, perturbés, décident de lui prouver combien il a tort en constituant un " mont de signification". Chacun devra y déposer quelque chose qui en a, justement, de la signification. Tout y passe : les jolies sandales vertes, le drapeau danois, le cercueil du petit frère, la virginité de Sophie... Tous font un sacrifice demandé par les autres. Mais à ce jeu, la surenchère va bientôt gagner les esprits, jusqu'à l'irréparable...
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MON AVIS :
Ce roman ne m'a pas laissée indifférente.
- J'ai aimé
- J'ai eu peur
J'ai aimé... cette écriture fluide, aux phrases courtes.
J'ai aimé... les mots, leur précision.
J'ai aimé... ces vingt-et-un enfants, tous aussi fous les uns que les autres (mais j'y reviendrai), en quête de sens. Tout cela, parce qu'un certain Pierre Anthon, un matin de rentrée scolaire, déclare que "la vie n'a pas de sens", "parce que tout finit par finir" et qu'il quitte l'école pour se percher dans un prunier.
J'ai aimé... le "mont de signification"
- et pourtant ! qu'il est sordide - justement parce ce que son
existence est faite de sens, du sens que ces enfants donnent à la Vie (mais j'y reviendrai aussi).
J'ai aimé... le dés-espoir de Pierre Anthon, les mots qu'il utilise pour le dire, les actes qu'il pose pour le faire valoir (mais j'y reviendrai).
J'ai eu peur...
de cette société d'adolescents que peint Janne Teller, ces adolescents
qu'aucun délire ne retient puisqu'il les conduit à l'irréparable, à
l'indicible ; ces adolescents sans pare-excitant, sans filtre
protecteur ; ces adolescents qui semblent n'être portés que par leus
pulsions mortifères.
J'ai eu peur... de ce que ces adolescents présentent comme le "sens de la vie",
qui commence par un petit rien (juste une pile de Donjons et Dragons
auxquels tient particulièrement Dennis) et qui s'achève par la Vie
elle-même (à laquelle la victime ne semblait plus guère tenir).
J'ai eu peur... de cette escalade frénétique vers le pire, sous le regard absent des adultes, incapables de opposer l'ombre d'une loi.
J'ai eu peur... lorsque l'appât de l'argent transforme l'horreur en "œuvre d'art".
Je
le disais, ce livre m'a inspiré de forts sentiments contradictoires :
il fait partie des plus violents que j'ai jamais lus, mais il m'a
attirée comme un aimant.
Et, en le refermant, je me suis demandé ce que, moi, j'aurai déposé sur le "mont de signification"... je n'ai pas trouvé la réponse !
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L'AVIS DE ............