LA PISSE-DRU - Véronique Boureau di Vetta
QUATRIÈME DE COUVERTURE :
La Pisse-dru est l'histoire violente d'une famille dans un milieu rural abandonné des Dieux. La mère a la fâcheuse manie d'uriner sur elle à chaque contrariété. Les jambes déformées par des ulcères variqueux, elle se fait véhiculer en fauteuil roulant, poussé par un mari souffreteux. Leur fille Marie-Ange, légèrement débile, victime des "guinguettes", orgies organisées par ses frères, subit les pires tourments. "J'ai mal" dira sans cesse l'inconsolée avant de tomber dans l'hystérie. Le comportement monstrueux de chacun conduira à l'irréparable.
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Ce roman a été lauréat du PRIX ORANGE DU LIVRE.J'en avais lu quelques critiques élogieuses où il était question de "beaux moments de sensualité", de "sentimentalité sincère", "d'intensité du récit"... C'est donc avec enthousiasme que je me suis embarquée dans la lecture de cette saga familiale.
"Entre les volets fermés, un doux filet pailleté d'or coupait
l'édredon rose, câlinait sa joue. Les cloches de l'église de Letellis
qui chevrotaient au loin investissait sa tête emprisonnée par une
céphalée sournoise." Ce sont les premières lignes. Oui, ça commence
bien ! "Cette tétée méditative, jouissance primaire, était une
habitude bien à elle de se détacher du monde, d'occuper son propre
univers". Des mots qui résonnent, qui raisonnent aussi, dans ma tête
de lectrice ravie.
Je n'en suis qu'à la deuxième page.
Et je me prépare à la poursuite d'une lecture que je pressens
jubilatoire.
"Oh, non, s'est encore pissé d'sus ! Qui va nettoyer, hein ? Hein ?
C'est encore bibi qui va mettre les mains d'dans, c'est ça ! La pisse,
les dégueulis, y en a marre, à la fin !"
Je viens de faire la connaissance de Solange, la mère, que sa
fille Marie-Ange vient de découvrir, endormie dans son fauteuil,
au milieu d'une mare d'urine. On peut comprendre que ce spectacle la
consterne ! D'autant que nous sommes le matin de Pâques et que
Marie-Ange tient à se préparer pour assister à la messe !
Mais où est passé Grégory, le père ? Cette nuit, il a dormi dans ... le poulailler. "Piégé à l'extérieur, il n'avait osé rentrer pour récupérer une couverture ou s'il avait pu, filer à son grenier. Sûr qu'ils l'auraient chopé ! Évidemment, il se les étaient gelées ! Il avait foutu le camp tout de suite, parce que lorsqu'ils font leurs guinguettes, valait lieux qu'il soit pas là, qu'il se fasse oublier. Seule façon d'éviter la rossée". Une rossée au père ??? Loulou et Mathias ? Les fils de Solange et Grégory, les frères de Marie-Ange ? Rosser le père ? Quelle drôle de famille ! Mais j'étais prévenue par le texte de la quatrième de couverture.
Arrivée à la page 68.
Solange est exaspérée par son mari : elle saisit une bûche... et quand
Marie-Ange demande où est le père :
"- Ben c'est pas la peine de t'énerver, elle l'a d'jà tué ! elle a
lancé une bûche et i s'esr pas r'levé ! L'a pas loupé, cette fois-ci !
L'est dans l'chemin, là... Écroulé ! m'a tout l'air d'être mouru.
- Si tu pouvais dire vrai ! Ah ! Tristesse de Chopin, qu'ai-je fait
au Bon Dieu pour mériter ça ? pleurnichait Solange".
Et là, c'est moi qui suis exaspérée par le livre. J'arrête ! C'est trop !
Tout les dialogues sont de cet acabit, les évènements s'enchaînent, de
plus en plus sordides, nauséabonds, répugnants...
Je ne me savais pas si bégueule ! si ... pisse-froid ;)
J'aimerais avoir votre avis...
Je propose cet ouvrage en LIVRE VOYAGEUR
peut-être les unes ou les uns d'entre vous me le feront voir sous un
jour moins obscène. Qui veut essayer de me convaincre ?